J’avais posté très succinctement début novembre sur le bal paradoxal. Je vous ai promis que je reviendrai sur mon costume et, non sans un certain retard, je me mets à tenir mes promesses.
Courant juillet j’apprends le projet de Fanny de monter pour la fin du mois d’octobre un bal « paradoxal ». Le projet me séduit tout de suite. Il s’agit d’un bal costumé dont l’ambiance doit s’inspirer de Tim Burton. Ca tombe bien, au même moment, il y a une exposition sur Tim Burton à la cinémathèque.
Mais au fait c’est quoi un costume paradoxal ?
Il y a quelques années j’avais réalisé une veste queue-de-pie qui trainait jusqu’au sol pour un costume de vampire. Il s’agissait en fait d’un patron qui venait d’un vieux numéro de Burda et qui était proposé pour accompagner une robe de mariée longiligne. En violet, porté sur une robe longue noire et avec un haut de forme, cela donnait une tenue assez sympa et je me suis dit que dans le pire des cas, je pourrais toujours porter ça, si je n’avais pas le temps de me faire un costume.
Mon but fut alors de créer une robe pour aller sous le queue-de-pie. Je me suis dit qu’une tournure serait pas mal puisqu’elle permettrait de faire reposer joliment les pans de la veste.
Mais voilà, une tournure, ce n’est pas très original, et connaissant un peu les couturières qui gravitent autour de Fanny, j’avais peur d’être un peu habillée comme tout le monde, mais en moins bien parce que je manque d’expérience en la matière. Comment rendre une tournure paradoxale ?
En montrant la structure, bien sûr ! de sorte à ce que ce qui doit être caché soit apparent. N’est-ce pas paradoxal ? L’idée n’est pas parfaitement de moi. Elle s’inspire en fait des très beaux costumes du secret de Moonacre où on trouve ce genre de structures visibles.
Voilà l’idée mais comment la réaliser ? J’ai trouvé en ligne cet excellent tutoriel pour fabriquer une tournure. J’ai donc reproduit le patron, puis je l’ai coupé après le 4e caisson à baleine. J’ai gardé le haut de la structure pleine et j’ai remplacé le bas par un réseau de caissons à baleines et de gros grain en utilisant mon patron complet pour calculer la longueur des uns et des autres. J’ai pris du gros-grain plutôt que du biais pour éviter que la structure ne se déforme mais cela reste très souple à cause des baleines spiralées et aussi parce que la structure n’étant pas pleine elle est moins résistante.
J’avais trouvé en mercerie un très beau ruban avec les fleurs que j’ai cousu par-dessus le gros grain (on le voit sur la photo ci-dessus, mais pas sur les autres photos). Au bas, j’ai mis un large volant pour que la tournure soit aussi longue que la jupe. Mais l’idée de génie m’est venue en regardant Sherlock Holmes.
J’ai flashé sur une robe d’Irina Adler. Vous voyez les volants, là, sur les fesses ? Il me fallait les mêmes. J’ai donc découpé une deuxième fois le haut de la tournure et sur cette deuxième pièce j’ai cousu trois volants, ce qui aurait été impossible si j’avais voulu les coudre directement sur la pièce baleinée.
J’ai réalisé une jupe toute simple pour porter avec la tournure.
En haut, j’ai pensé à un gilet, comme on en voit sous les queues-de-pie. J’ai donc pris un patron de gilet que j’ai trafiqué en m’inspirant d’un gilet de mon mari pour ajouter un col haut.
Le patron n’est d’ailleurs pas parfait car le dos est un peu bossu mais je n’ai pas trouvé le moyen de redresser ça.
Quand j’ai eu fini cette tenue, je me suis rendue compte que le queue de pie était devenu superflu et que la nouvelle tenue se suffisait à elle-même.
Toujours en réfléchissant aux costumes de Tim Burton, j’ai remarqué plusieurs éléments récurrents : les rayures (c’est pour cela que mon gilet est rayé, j’avais aussi des chaussettes rayés violettes et noires achetées pour l’occasion), les mitaines et les guêtres. J’ai donc voulu avoir des mitaines. Je les ai faites au crochet d’après un modèle qui vient de Lion Brand.
J’ai aussi ajouté un tour de cou avec un camée tête de mort qui me semblait bien se prêter aux circonstances.
Trois jours avant le bal, mon costume était prêt et avait fière allure. En cherchant un moyen de me blanchir le visage, j’errai de site en site et c’est alors que je suis tombée sur ce tutoriel détaillant la façon de reproduire le maquillage de Johnny Deep dans Alice au Pays des merveilles. Ce fut comme une révélation : c’est ça que je veux ! J’avais enfin l’idée de mon personnage, je serai le chapelier fou !
Restait à préparer mon chapeau. J’avais des plumes de faisan achetés chez Temps d’élégance. Je pensais les mettre sur mon haut de forme pour rééquilibrer la silhouette. Ce ne devait pas être une mauvaise idée puisque c’est avant tout mon chapeau et ses plumes qui furent photographiés.
Il faut dire qu’esthétiquement, les plumes de faisan, c’est superbe. Pour cacher la naissance des plumes j’ajoutais quelques petites plumes orange, de la même couleur que les cheveux et les sourcils du chapelier. Je les cousais directement sur le chapeau avec du fil noir. Je n’oubliais pas la fameuse étiquette qui orne le chapeau et en annonce le prix. Je la fixais avec une épingle.
Pour le maquillage enfin, j’investissais dans une bombe à cheveux orange (une seule bombe a à peine suffi à couvrir mes cheveux qui sont pourtant court). Je suivais le tutoriel sauf pour les sourcils. Dans le tutoriel ils sont faits en coton teint. Moi je préférais coller des plumes (les mêmes que sur le chapeau) sur mes sourcils avec de la colle à faux-cils. Ca a plutôt bien tenu puisque je n’ai eu qu’à recoller un sourcil une fois. Et j’étais assez contente du résultat ébouriffé et un peu effrayant, il faut bien le reconnaitre.