Pour des raisons que je vous laisse deviner, je m'intéresse pas mal ces derniers temps à la façon dont on s'est vêtu par le passé quand on était enceinte. Je me suis déjà intéressée à la question lors de ma précédente grossesse, mais à l'époque, il n'y avait vraiment rien sur internet. Aujourd'hui on en trouve à peine plus.
Je commence donc par un rapide panorama de ce que j'ai pu trouver d'intéressant sur internet, dans d'autres blogs.
Les petites réflexions de Velours bleus et dentelles noires. Elle présente aussi ces réalisations "grossesse-compatibles".
Une réalisation regency chez En-robée.
En anglais, The victorian needle présente un corset de grossesse et d'allaitement pour les années 1860.
Une histoire des vêtements de maternité chez La mode au fil de l'histoire.
Et une autre approche en anglais.
Pour essayer d'y voir un peu plus clair, je me suis constituée un tableau sur la question sur pinterest. Première difficulté : je ne suis pas toujours certaine que ce qui est donné comme vêtement de grossesse le soit toujours (j'y reviendrai).
J'ai aussi trouvé quelques représentations de femmes enceintes. Il m'est alors venu une autre question : pourquoi faire représenter sa femme enceinte, ou pourquoi en tant que femme se faire représenter enceinte ? La question est d'autant plus pertinente que jusqu'à l'invention de la photographie (et même alors) se faire tirer le portrait n'a rien d'anodin. C'est un investissement et le portrait que l'on obtient à vocation à durer - quand ce n'est pas le seul portrait qui existera jamais de la personne. Il me semble que, tant qu'on ne sait pas répondre à cette première question, on ne connait pas les motivations du peintre et il est donc difficile de faire la part des choses entre codes de représentation et réalité.
Il peut d'autre part être parfois difficile de distinguer entre femme enceinte ou pas. Je me souviens ainsi de mes élèves de seconde qui étaient persuadés que toutes les femmes des tableaux de la Renaissance étaient enceintes alors qu'elles correspondaient tout simplement au critère de beauté de l'époque.
Et voilà pourquoi de prime abord le vêtement de grossesse d'autrefois me semble tout ce qu'il y a de plus insaisissable.
P.S. : une des interprétations du tableau des époux Arnolfini qui illustre l'article est que la femme serait enceinte. Pour ceux que ça intéresse, je renvois à un article paru dans la revue Le Portique et qui récapitule les différentes interprétations possibles : Catherine Jordy, "Le respect de l'interprétation. Une mise en abîme du miroir', Le Portique, 11, 2003.